mercredi 14 octobre 2009

Rêve d'avenir

Rêve d'avenir est le projet tout aussi ambitieux que généreux, et pour le moins original d'un bpw suisse. Son objectif est d'aider, chaque année, une ou plusieurs femmes étrangères à retrouver la voie active en occupant un post au niveau de ses ambitions et de ses diplômes.
J'ai participé à sa première édition sans sucées. Il est vrai que j'ai participé hors concours, ne remplissant pas deux des conditions énoncées.Je l'ai fait juste pour exposer le cas, poser le probléme, dans le seul but de lui trouver une solution. Ouf. L'honneur est sauf.

Voici ma lettre:


Algérienne, docteur en physique, mariée, un enfant : telle était ma situation en arrivant en Suisse un beau matin du mois de janvier 1992. Quatre mois plus tard, je trouvais un emploi en qualité d’ingénieur
Heureuse et fière d’avoir trouvé un emploi correspondant à mes qualifications, j’ai réussi non sans peine à trouver une maman de jour pour mon bébé âgé de 12 mois en la personne de l’épouse d’un collègue, infirmière de métier.
Hélas, les circonstances ont voulu qu’ils quittent la Suisse, et la quête ardue pour trouver une maman de jour de substitution à commencé. En 9 mois, mon bébé a connu 4 mamans qui avaient à chaque fois une raison d’arrêter. Marin ne disposant pas de crèche pour les enfants de moins de 2 ans, on a fini par le mettre dans une crèche à Neuchâtel.
Au bout d’une semaine, il souffrait d’une extinction de voix, à force de trop pleurer : la structure manquait visiblement d’effectif.
La jeune maman que j’étais ne l’a pas supporté. Je n’avais certes pas fait toutes ces études pour rester à la maison, mais je ne pouvais en aucun cas sacrifier mon fils pour ma carrière, quelle qu’elle soit. J’ai donc commencé par demander à travailler à temps partiel ; sans succès, le métier d’ingénieur se pratiquant difficilement à mi-temps. Ce qui est compréhensible mais n’arrangeait pas mes affaires.
On m’a dit « 100% sinon rien » ; j’ai répondu : « alors rien ! »
Un choix forcé, dicté par les circonstances : j’étais une étrangère, fraichement débarquée, je n’avais pas d’amis, pas de famille, pas de réseau, je ne connaissais pas le tissu social, à qui demander conseil et une décision de la plus haute importance à prendre, qui plus est, dans l’urgence.
J’ai choisi. Je ne regrette pas.
Néanmoins, il est évident, que si c’était à refaire, au jour d’aujourd’hui, j’aurais certainement agi autrement. Des solutions existaient. Je ne les connaissais pas !

Me voilà donc mère au foyer. Afin d’optimiser et de reprendre au plus vite la vie active, j’ai décidé de mettre en route le 2ème enfant….puis le 3éme.
La recherche d’emploi était une préoccupation permanente durant toutes ces années. J’étais toujours à l’affût de la moindre ouverture, de l’opportunité. En vain. Des obstacles majeurs ont freiné cette quête. La plus déterminante aura sans doute été, l’impossibilité du temps partiel dans le domaine technique. A la difficulté d’être une étrangère, avec des diplômes étrangers, s’est ajoutée toute la problématique de la mère active, c'est-à-dire :le manque de crèches, leurs coûts lorsqu’elles existent, les horaires scolaires, l’absence de cantine à midi, et bien sûr, les problèmes qui sont venus se greffer, à savoir , un trou de plusieurs années dans le cv, l’âge avancé, etc.…
Désormais, je n’étais plus compétitive, je n’avais plus l’expérience de mon âge, ni de mon diplôme, je trainais mon « doctorat » comme un boulet car trop qualifiée !

Le chemin de la réinsertion et les blocages intervenus

Si je n’ai pas retrouvé de travail pendant tout ce temps, j’ai par contre fourmillé d’idées, multiplié les projets et diversifié les recherches. J’ai exploré plusieurs pistes comme :

-Bibliothécaire scientifique
Une reconversion qui me permettait de mettre à profit ma formation initiale et qui répondait à mes attentes intellectuelles autant que mon besoin de reconnaissance sociale. Un contact m’a appris que si j’étais au chômage, j’augmenterais mes chances car il y avait la possibilité de faire des stages, des formations etc.…qui me permettraient de mettre pied dans l’entreprise. Le problème c’est que pour avoir droit au chômage, il faut d’abord travailler…..
Un vrai casse tête !
Mais qu’à cela ne tienne. J’ai travaillé une année entière (un exploit !) dans le télémarketing.
Objectif : avoir droit aux prestations du chômage qui me permettraient enfin de reprendre la vie active. Espoir déçu ! Malgré tous mes efforts, je n’ai même pas pu avoir le moindre petit stage par le biais du bureau d’emploi temporaire ni dans une bibliothèque universitaire, ni à l’OROSP en tant que documentaliste. Ma période de chômage s’est donc terminée au bout d’un an. Je n’avais pas droit aux mesures de crise, tant mieux. Mon problème cependant demeurait entier : je ne trouvais pas de travail….

-Professeur de bureautique
J’ai fini par me rendre à l’évidence. Je ne retrouverais pas d’emploi si je ne faisais pas une formation. Et si j’enseignais la bureautique, pour les futurs employés de commerce ? L’informatique m’a toujours passionnée et de toute façon, c’est une compétence indispensable aujourd’hui. Me voilà donc préparant - à mes frais- une formation menant au « certificat de bureautique appliquée » au CPLN. Le problème, c’est qu’ensuite, il faut avoir un titre pédagogique, qui ne se prépare qu’en cours d’emploi : pour le faire, il faut enseigner, et pour enseigner, il faut avoir les titres pédagogiques, l’œuf avant la poule….
Je n’ai pas réussi à trouver 4 heures de cours... Encore une voie sans issue !

-Cours d’anglais
Pour accroitre mes chances, j’ai préparé le first certificate à la Balkan school. J’ai par ailleurs obtenu un bon score au TOEIC proposé par l’ORP.

-Stage de bibliothécaire à la HEP
J’ai effectue un stage de 2 mois au centre de documentation de la HEP
J’ai aimé cette expérience.

-Formation d’enseignante
Je me suis finalement résolue, à mon âge à m’inscrire pour une formation pédagogique de 2 ans à la HEP(démarrant à la rentrée 2007 et dont je n’ai pas de nouvelles) pour pouvoir enseigner les mathématiques dans le secondaire 1.
Le bout du tunnel ? En tout cas le chemin est passablement long….

Conclusion
Pour couronner le tout et terminer ce parcours du combattant, j’ai obtenu… ma naturalisation, il y a 5 mois.
Je ne peux donc même pas profiter de la discrimination positive !!!!!!
Pourtant, j’ai toujours un nom à consonance étrangère….
Puisque le concours ne m’est pas ouvert et que je ne peux pas gagner ce stage au C.S.
Auriez-vous une idée ? Une proposition ?


Le rêve professionnel

Documentaliste à l’Orosp, dans la veille technologique, la propriété intellectuelle, etc.…
En tant que telle, je suis opérationnelle de suite.
Pourquoi ne pas commencer par un petit stage à la bibliothèque du C.S ?

Compétences clés

Bonnes connaissances scientifiques de base, grande aptitude rédactionnelle
Bonnes compétences en informatique : MS Office et Internet
Bonnes compétences relationnelles, grande adaptabilité et beaucoup de persévérance

2 commentaires:

  1. Ton histoire me touche énormement ! vue que je suis algerienne, ingénieur en électronique, et je traine une thèse pas encore fini ! ayant aussi mon 1er enfant! je comprends ta réaction à l'époque ! ton enfant passait avant tout et j'aurai fait pareil si j'avais pas d'autre choix ! maintenant peut être que t'étais mal renseignée et que y avait d'autre alternative comme tu l'as dit ! mais bon ce qui est fait et fait ! essayant maintenant de trouver une solution pour le futur! avec toutes ses compétance c'est vraiment dommage que tu n'arrives pas à tes fins ! ne baisse pas les bras !! t'as eu un parcours du combattant ! un jour tu finira par être récompensé pour tout ses éfforts ! InchaAllah !
    Biz,
    Sisi

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  2. Merci Sisi pour tes ecouragements.Mais la recherche d'emploi, c'est terminé pour moi. Si ce blog s'intitule le journal d'une chômeuse, c'est pour raconter de manière ancedotique les haies qui jalonnent le chemin de la reinsertion professionnelle d'une mère qui se voulait active.
    Afin d'en rire, ensemble, partager, ses petites histoires, ses gros déboires , et si possible l'évietr aux suivantes.
    En ce qui me concerne , c'est vive la liberté, le droit( imposé) de ne rien faire.
    Farnienté.

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